Nouvelle-Écosse

Là Où Je Vis: Herring Cove

 

Mémorial dédié à l’épave du bateau-pilote Hebridean

Herring Cove a servi de poste de transfert de pilotes pour l’Administration de pilotage de l’Atlantique pendant de nombreuses années en raison de sa proximité avec Halifax. Une tragédie y est survenue  le 28 mars 1940. Le bateau-pilote Hebridean et ses 15 membres d’équipage venaient de quitter Herring Cove pour guider l’Esmond, un cargo britannique, dans le port d’Halifax. Alors que le pilote désigné, Tupper Hayes, s’apprêtait à embarquer à bord de l’Esmond pour l’aider à naviguer dans le port, celui-ci est entré en collision avec le petit Hebridean, le faisant se briser en deux et sombrer. On n’a jamais retrouvé l’Hebridean et les six pilotes et trois membres d’équipage morts noyés. L’accident a durement touché les habitants de Herring Cove : de nombreuses épouses sont devenues veuves et près de 35 enfants sont devenus orphelins de père. Les aînés des marins disparus avec l’Hebridean ont souvent dû faire ce qui s’imposait pour subvenir aux besoins de leur famille.

Le 23 octobre 2010, l’Administration de pilotage de l’Atlantique a organisé une cérémonie à Herring Cove pour célébrer le 70e anniversaire du naufrage du bateau-pilote Hebridean et des neuf membres de son équipage. Une plaque commémorative a été apposée près du brise‑lames que l’Administration entretient à l’entrée de l’anse. L’endroit autour du mémorial a été baptisé « Parc Hebridean » après la cérémonie.

L’histoire de Joe Cracker

En route vers Halifax, de nombreux navires passent par Herring Cove, qui se trouve sur la côte est de la péninsule de Chebucto et qui était autrefois un village de pêcheurs. Le 24 novembre 1797, alors qu’elle escortait un convoi vers Halifax, la frégate HMS Tribune s’est échue sur le haut-fond du cap Thrum. Elle a fait une embardée tragique et a coulé près de Herring Cove. Même si l’équipage semblait avoir péri, près de 240 passagers sont restés dans l’eau, accrochés au gréement. Témoin de l’accident, Joe Cracker, un garçon de 13 ans de Herring Cove, a pris le large dans un petit doris pour aller sauver deux passagers. Il a ensuite alerté les habitants de Herring Cove pour qu’ils l’aident à rescaper les autres passagers. Au total, ils ont réussi à sauver 12 des 250 passagers et membres d’équipage du Tribune, les seuls survivants. Pour commémorer son héroïsme, un monument est dédié à Cracker à Tribune Head, l’endroit qui porte le nom du navire naufragé.

 

Ma Collectivité Provinciale

 

La redoute York

La redoute York est un fort militaire qui se situe à l’anse Ferguson et qui surplombe le port d’Halifax. Les Britanniques ont construit cette fortification défensive, qui se voulait temporaire, à la hâte après avoir détecté la présence de cuirassés français dans l’Atlantique Ouest. La batterie de deux canons de la redoute York a été construite au moment où la guerre a éclaté avec la France. Au cours des XIXe et XXe siècles, elle faisait partie du Complexe de défense d’Halifax des forces armées britanniques et a été renforcée et améliorée. Elle jouait un rôle clé dans la défense d’Halifax et du port. La redoute York n’a cessé d’évoluer pour suivre le rythme des nouvelles technologies et du contexte dynamique de la guerre. Entre 1795 et 1800, le prince Édouard, quatrième fils du roi George III, a transformé le fort en une batterie de huit canons dont la protection contre les attaques terrestres était assurée du haut de la tour Martello du duc d’York, construite en pierre. Le point d’observation élevé de la redoute York et le mât de signalisation sur le toit de la tour lui permettaient de communiquer avec la Citadelle d’Halifax et d’autres postes portuaires.

Au début des années 1860, les progrès réalisés dans la conception de l’artillerie ont rendu le fort désuet, de sorte qu’on l’a reconstruit et adapté aux nouveaux armements. Un mur en maçonnerie muni de caponnières permettait d’assurer la protection et a remplacé l’ancienne palissade en bois. Les caponnières faisaient saillie du mur et avaient des sabords qui permettaient aux soldats de tirer sur l’ennemi avec leur fusil le long du mur depuis l’extérieur. Huit canons à âme rayée à chargement par la bouche qui tiraient des obus perforants ont également été ajoutés pour protéger les munitions.

Pendant la Première Guerre mondiale, la redoute York a servi de caserne pour l’infanterie et les soldats en attente de partir outre-mer. Plusieurs emplacements de canons comme les batteries de Sandwich Point et de Connaught ont également été établis. Ces batteries ont été construites près du principal fort de la redoute York, dans le Complexe de défense d’Halifax. La redoute York était le centre névralgique des ouvrages de défense du port pendant la Deuxième Guerre mondiale, et on y a construit un poste de commandement de tir entre 1940 et 1942. Ces nouvelles défenses comprenaient des postes d’observation et un champ de mines. Un filet anti‑sous-marin traversait également l’entrée du port, de la redoute York jusqu’à l’île McNab, empêchant l’entrée des sous‑marins ennemis. La batterie York Shore a été placée près du rivage pour protéger le filet anti‑sous-marin et sa « porte » rarement ouverte.

L’armée a fait usage de la redoute York jusqu’en 1956, puis elle est devenue un lieu historique national en 1962. Ses 27 bâtiments, structures et armements, dont la construction s’est échelonnée sur plus de 150 ans, faisaient d’Halifax l’une des villes les mieux protégées en Amérique du Nord.

 

Ma collectivité d’Halifax

Musée canadien de l’immigration du Quai 21

Le Musée canadien de l’immigration du Quai 21 est un site historique qui commémore la longue histoire de l’immigration au Canada. De 1928 à 1971, le terminal des navires et le poste d’immigration du Quai 21 ont accueilli près d’un million de personnes qui ont toutes fait du Canada leur pays. L’immigration a joué un rôle important dans la colonisation du Canada, et le Musée nous donne l’occasion de réfléchir aux nombreuses contributions des immigrants et des réfugiés qui sont entrés au pays par ce port.

De nos jours, ce site historique est un musée qui a pour vocation de faire connaître l’histoire et l’expérience de ceux qui sont arrivés au Canada au XXe siècle. Les expositions qui y sont présentées racontent les histoires des immigrants, à la première personne, et plusieurs collections comptent des décennies d’artefacts et de dossiers d’immigration ouverts au public.

Ce musée revêt une importance particulière pour ma famille et moi, car ma mère, mon oncle et mes grands-parents sont arrivés à ce port en tant que réfugiés de l’Europe de l’après-guerre. Vous pouvez visiter ce musée à Halifax, en Nouvelle-Écosse, ou explorer l’histoire de votre propre famille sur son site Web.

Africville

C’est à Africville qu’ont vécu les Noirs de la Nouvelle-Écosse pendant plus de 100 ans. Cette dynamique ville comptait une école, des magasins locaux et une église bien-aimée. Dans les années 1960, elle a été rasée pour faire place à un projet industriel. Les familles qui y habitaient ont été évincées de leur maison et ont perdu le quartier dans lequel elles vivaient depuis plus d’un siècle.

Ce site historique commémore cet important chapitre de l’histoire de la Nouvelle-Écosse. J’ai lu beaucoup de livres qui racontent cette histoire et traitent de ses ramifications contemporaines. Voici ceux que je recommande: The Nova Scotia Black Experience de Bridglal Pachai, Razing Africville de Jennifer Nelson et Africville de Shauntay Grant.

Île Deadman

L’île Deadman est une petite péninsule située dans le bras nord-ouest du port d’Halifax, qu’on appelait autrefois Target Hill, car la marine britannique s’y exerçait au tir. Elle servait de cimetière aux personnes qui mouraient dans l’île Melville tout près, où l’Amirauté britannique avait construit une prison et un hôpital. Les prisonniers des guerres napoléoniennes et les 8148 prisonniers américains de la guerre de 1812 étaient incarcérés dans l’île Melville. On attribue à la surpopulation de la prison la propagation rapide des éclosions de pneumonie, de variole, de typhoïde et de dysenterie. De 1812 à 1815, environ 195 soldats et marins américains qui y étaient incarcérés sont morts et ont été enterrés dans des tombes non identifiés dans l’île Deadman, littéralement l’île de l’homme mort en français, d’où son nom. Parmi les prisonniers des guerres napoléoniennes, 66 Français et neuf Espagnols sont morts et ont aussi été enterrés dans l’île.

Durant la guerre, 2000 anciens esclaves de la région de la baie Chesapeake, qu’on appelle les réfugiés noirs, sont débarqués à Halifax. Ils ont été installés dans l’île Melville, qui est devenue un établissement d’immigration et un hôpital de quarantaine recevant les nouveaux arrivants. Ces anciens esclaves et près de 2000 autres personnes s’étaient enfuis à la suite d’une proclamation par les Britanniques selon laquelle les Américains qui ralliaient l’armée britannique se verraient accorder la liberté dans les colonies britanniques. Près de 104 réfugiés noirs sont morts de la variole et du typhus et ont été enterrés dans l’île Deadman. Les réfugiés noirs ont éventuellement réussi à surmonter ces maladies et se sont établis dans les régions de Preston, d’Hammonds Plains et de Beechville.

L’île Deadman a continué de servir de lieu de sépulture même après la guerre de 1812. En 1847, des immigrants irlandais fuyant la grande famine ont été placés en quarantaine sur l’île Melville parce qu’ils souffraient du typhus et d’autres maladies contagieuses. Trente d’entre eux y sont morts et ont été enterrés dans l’île Deadman. De 1803 à 1856, ce sont près de 400 personnes qui ont été enterrées dans cette île, toutes dans des tombes non identifiées.

À la fin des années 1990, un projet de construction de condominiums dans l’île Deadman a vu le jour, mais s’est heurté à l’opposition d’associations communautaires qui faisaient valoir la valeur historique sacrée de l’île. La ville d’Halifax a acheté l’île en 2000 pour la protéger et en faire le Parc de l’île Deadman. En 2005, le gouvernement américain y a inauguré une plaque commémorative en hommage aux 195 Américains qui y reposent. Depuis, il tient chaque année une cérémonie dans ce parc éloigné à l’occasion du Memorial Day.